Les scandales au XIXe siècle - un exemple de travail d'élève

Publié par Eva

Les scandales au XIXe siècle - un exemple de travail d'élève

Théophile Gautier écrit lors du Salon de 1865 à propos de Olympia de manet (1832-1883) :

"Olympia ne s'explique d'aucun point de vue, même en la prenant pour ce qu'elle est, un chétif modèle étendu sur un drap. Le ton des chairs est sale, le modelé nul. Les ombres s'indiquent par des raies de cirage plus ou moins larges. Que dire de la négresse qui apporte un bouquet dans un papier, et du chat noir qui laisse l'empreinte de ses pattes crottées sur le lit ? Nous excuserions encore la laideur, mais vraie, étudiée, relevée par quelque splendide effet de couleur."

Le travail de dissertation se devait de répondre à la question suivante :

A l'aide de la citation de Théophile Gautier vous vous interrogerez sur les causes des multiples scandales artistiques au XIXe siècle ?

 

    Des tableaux de peintres renommés aujourd’hui ont fait scandale au XIXe siècle lorsqu’ils ont été montrés la première fois au public. Mais qu’est-ce qu’un scandale ? C’est la réaction de rejet véhément du public ou d’une partie importante de la population  face à des actes, des réalisations qui paraissent immoraux, déplacés, incongrus, insensés, en un mot inacceptable d’un certain point de vue. Il faut donc une réaction collective pour pouvoir parler de scandale.

    Nous nous demanderons quelles peuvent être les causes de ces scandales artistiques au XIXe siècle.

    Nous verrons que les causes d’un scandale relatif à une œuvre d’art peuvent être d’ordre artistique, morale et politique.

 

     Commençons par replacer la citation dans son contexte et par dire quelques mots sur Théophile Gautier. Théophile Gautier affirme qu’ « Olympia ne s’explique d’aucun point de vue ». Il pose la question « Que dire de la négresse... et du chat noir... ? ». Ce qu’il dit par là c’est que l’on doit pouvoir parler d’une œuvre. Ce qui est impossible dans le cas d’Olympia qui n’a pas de sens (puisqu’on ne peut l’expliquer) et donc pas de sujet d’après Théophile Gautier. Les visiteurs, principalement des bourgeois ainsi que les amateurs et critiques d’art qui viennent au salon viennent pour voir quelque chose de représenté. Il n’y a rien sur ce tableau. Ce que voit Théophile Gautier c’est un « chétif modèle étendu sur un drap ». Or, ce que veulent voir les gens c’est une femme que l’ont peut qualifier, que l’on peut identifier comme une nymphe ou une reine grâce à un décor, grâce à une attitude qui justifie sa présence. A ce propos nous pouvons dire que les peintres académiques, qui étaient des peintres renommés dont nous parlerons plus tard s’inspiraient de plusieurs modèles pour peindre la femme idéale à leurs yeux : ils prenaient le ventre de l’une, la poitrine de l’autre, le visage de celle-ci, le bras de celle-là. La femme représentée était idéalisée. Ainsi, le public ne veut voir en aucun cas un modèle dans une scène d’atelier telle qu’ils pourraient la voir s’ils entraient dans l’atelier où travaille le peintre.

     Ainsi, ce qui choque Théophile Gautier c’est l’absence du sujet mais aussi le réalisme de la toile. Finalement la femme qui est représentée est une femme « ordinaire, réelle » : « le ton des chairs est sale » suggère la propreté douteuse d’Olympia. Le bouquet est « dans un papier », comme s’il venait d’être acheté à une marchande de rue et le chat noir « laisse l’emprunte de ses pattes crottées sur le lit » ! Théophile Gautier parle même de « laideur ». D’après sa théorie sur la poésie mais selon laquelle il juge également la peinture de son époque, à savoir « l’Art pour l’art », » l’artiste ne connait qu’un culte, celui de la beauté. Elle seule peut fixer son rêve ». On comprend par là que Théophile Gautier cherche à être touché ; il veut pouvoir rêver, sortir de son ordinaire. Le réalisme ne fait pas rêver. De ce point de vue le tableau d’Olympia ne lui apporte rien de tout cela. Ce tableau ne répond pas à la définition qu’il s’est donné de l ’art.

    Il est aussi froissé par le dessin de Manet : « le modelé est nul » , « les ombres s’indiquent par des raies de cirage plus ou moins larges ». Il veut dire que Manet ne connait pas son art de peindre. D’après Théophile Gautier la technique aussi est très importante. Elle est liée à la beauté de l’œuvre. Beauté et technique forment un ensemble dans sa théorie. Pour conquérir la beauté,  l’artiste ne doit rien négliger, rien laisser au hasard. Le travail de la forme les recherches techniques deviennent essentielles.

La seul chose que Théophile Gautier accorde à Manet c’est la couleur puisqu’il parle de « splendides effets de couleur ».

 

L’exemple de Théophile Gautier nous montre donc ce qui peut provoquer le refus brutal d’une œuvre, le scandale.  Ce qui ne répond pas à notre attente, ce que l’on ne comprend pas ou ne reconnaissons pas.

    Pour mieux comprendre la réaction de Théophile Gautier et de ses contemporains il nous faut parler de l’académisme. Le mouvement qui domine le XIXe siècle est l’Académisme. Or l’Académisme a imposé son point de vue sur l’art à la majorité de la population et des peintres et amateurs d’art. Il se base sur toutes une série de règles très strictes à respecter. Il a établi une hiérarchie des genres. En premier lieu il y a les tableaux allégoriques, historiques et mythologiques, ensuite les portraits, puis les scènes de genre et enfin les genres les plus bas comme les natures mortes. A cette classification il y a des formats appropriés (les grands formats sont réservés aux genres les plus nobles). Ensuite, les figures répondent à des canons et en  ce qui concerne la facture du tableau, le style doit être raffiné, le dessin qui a une très grande importance doit être précis, la touche ne doit pas être visible. Quand le réalisme apparait c’est un véritable choc puisque plus aucune de ces règles ne sont respectées.

    Courbet, lui, prend de grandes dimensions pour des scènes qualifiées de « bas » genres. Les sujets sont peu plaisants et banals comme on peut le voir avec « Les casseurs de pierres » ( de 1850 détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale) qui fut incompris par le public. Il s’agit d’un très grand tableau  réaliste de 155 cm x 267 cm, dimensions accordées en principe aux peintures d’histoire qui représente selon Courbet « l'expression la plus complète de la misère » c’est à dire deux hommes habillés en paysans en train de casser des pierres. on reprocha à Courbet le réalisme de la toile, (la position de dos et courbée des personnages par exemple) ainsi que l’usage d’un format important.  Chez Manet comme nous l’avons dit précédemment, il n’y a même pas de sujet ! Quant aux impressionnistes, ils scandalisent eux par leur technique artistiques. Prenons l’exemple de Monet qui peint une série de meules à toutes les heures, tous les temps. (grâce à l’invention du chevalet portatif et du tube de couleur qui évite la préparation des pigments, les impressionnistes peuvent peindre en plein air).Ce qui intéresse Monet, ce n’est pas le sujet mais peindre cette scène à un moment précis de la journée. Il veut saisir « le plein air, la lumière, et les effets fugitifs » écrivit Claude Monet. Pour cela, il peint par petites touches ( selon la théorie d’un scientifique, Chevreul), les couleurs se mélangent sur la toile, et le dessin  n’est donc absolument pas précis afin de rendre compte de la sensation, de l'  « impression » momentanée d’un moment de la journée. Les toiles paraissent souvent aux yeux du public à l’état d’ébauche. Leurs couleurs trop vives, les contrastes trop marqués scandalisent également le public.

Nous pouvons en dire de même en littérature. Prenons l’exemple de la bataille d’Hernani. Comme en peinture, il existe en littérature et ici au théâtre un mouvement dominant. Il s’agit du classicisme. Comme l’académisme, le classicisme va instaurer des règles au théâtre et celles-ci vont être respectées durant tout le XVIIIe siècle. Victor Hugo a vingt-huit ans lorsqu’il affirme qu’on doit renouveler la forme théâtrale et créé le « drame » romantique qui met fin aux règles contraignantes du classicisme. Ainsi dans sa pièce, « Hernani » écrite en 1830, Victor Hugo enfreint la règle des trois unités : un lieu (trois chez Victor Hugo), une action qui doit se dérouler sur 24 h (plusieurs mois dans « Hernani ») et une seule intrigue ( deux intrigues : sentimentale et politique) et celle des bienséances ainsi que la versification.

    Ainsi, il y a scandale artistique quand il y a transgression de normes (sujet, réalisme, facture).

Finalement ce qui choque les contemporains c’est la nouveauté. Toutes les œuvres citées sont trop différentes de ce qu’il y a eu avant. On dit qu’elles appartiennent à l’avant garde. Elles marquent une rupture brutale avec les scènes traditionnelles. Or les gens sont attachés à la tradition...

 

 

  Intéressons nous maintenant aux causes morales. Ce dont Théophile Gautier ne parle pas dans cette citation et qui est cependant fondamental, c’est le nu. Cette femme nue a scandalisé bien des bourgeois. Pourtant, il existait de nombreuses représentations de femmes nues qui étaient très bien acceptées par le public. Alors pourquoi un tel esclandre ? Généralement, les femmes nues se trouvent dans des tableaux mythologiques où l’on peut voir, par exemple, des Vénus, et dans les tableaux allégoriques : il y a une explication à la nudité. L’Olympia de Manet n’appartient pas à l’un de ces genres. Sa nudité n’a aucun prétexte. De plus, cette femme nue, qui s’expose ainsi aux regards de tous sans aucune pudeur n’est pas du tout idéalisée, elle est sale, son corps présente des défauts : les critiques l’appelleront l’ « odalisque au ventre jaune ». On a là devant nous une femme réelle qui de plus est une prostituée, c’est à dire une femme de mauvais mœurs. Aucun drapé ne cache son sexe, seule sa main y est posée négligemment. Et surtout, elle provoque le spectateur de son regard, un regard franc, insolent. Elle oblige le spectateur au voyeurisme qui se sent en faute. La fleur dans les cheveux et le ruban noué autour du cou rajoutent à la sensualité impudique d’Olympia. C’est inacceptable ! Olympia va à l’encontre de la morale publique.

    Nous avons dit ci-dessus que le nu pour être accepté du public devait pouvoir s’expliquer. Or nous connaissons un tableau de Delacroix qui a fait scandale « La Liberté guidant le peuple » où le nu pourtant se justifiait car il s’agissait d’une allégorie. Dans ce tableau on voit une femme au sommet d’une barricade, imposante, brandissant un drapeau français, la poitrine découverte. Cette femme représente la liberté. La femme a choqué le public parce qu’elle était trop réaliste et ne présentait aucune idéalisation. Elle est habillée en femme du peuple ; son corps est massif, sa poitrine de nourrisse ne répond pas au modèle académique. En plus Delacroix a peint  la pilosité. C’est le comble de la vulgarité : « elle a du poil sous les bras ».. La liberté est désacralisée, elle est comme souillée, ce qui provoque le scandale.

    Ce que l’on comprend par ces exemples c’est que la nudité choque quand elle n’est pas justifiée et quand elle est trop crue, trop réaliste.

    Le tableau de Courbet « L’Origine du monde » en est le plus bel exemple. Ce tableau porte atteinte aux mœurs. En effet, le sujet n’est autre qu’un sexe de femme. Le cadrage est centré sur le sexe. On ne voit que cela. En principe un sexe, cela ne se montre pas. C’est obscène. En effet Courbet force le spectateur à regarder fixement une partie intime qui se doit normalement d’être cachée. Le spectateur ne peut échapper au voyeurisme. La pudeur n’est plus possible.

    Mais même sans la représentation de nus il peut y avoir scandale avec une scène pourtant banale comme un enterrement. Ce qui a choqué dans L’Enterrement à Ornans de Courbet c’est que la tombe soit un simple trou dans la terre au centre du tableau au premier plan, que les visages des personnages ne soient pas idéalisés. Beaucoup d’entre eux ont les traits disgracieux et le teint rougeaud, notamment les bedeaux, comme s’ils avaient bu ce qui est contraire à la morale publique qui réclame en ces circonstances beaucoup de décence, de tenue.  La mort est trop crue. Le simple trou dans la terre sans aucune pierre tombale est brutal.

    En littérature, nous connaissons également des œuvres qui ont causé des scandales. Nous pouvons citer Thérèse Raquin de Zola publié en 1867 dans lequel Zola va inaugurer sa théorie naturaliste. On a parlé de « littérature putride ». En effet c’est l’histoire  d’une jeune femme Thérèse mariée à Camille Raquin qu’elle n’aime pas. Elle va prendre pour amant un ami de son mari, Laurent et jouira de l’adultère. Puis germe en elle l’idée de tuer Camille obstacle à leur liaison. Elle suggère le crime à Laurent qui va tuer Camille. Dès lors leur amour s’avère invivable parce qu’il est troublé par de visions horribles du cadavre de Camille. Finalement les amants se suicident. Ainsi l’œuvre a paru immorale puisqu’elle contenait tous les interdits de la société c’est à dire l’adultère, les pulsions amoureuses et meurtrières, la folie et bien sûr le suicide.

    Dix ans plus tôt, en 1857 deux œuvres provoquent le scandale du public : Madame Bovary de Flaubert et les Fleurs du mal de Baudelaire. Ces deux œuvres ont fait « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». En ce qui concerne Flaubert le procureur, Ernest Pinard dénonça en ces termes le roman de Flaubert : « Ce que l’auteur vous montre, c’est la poésie de l’adultère, et je vous demande encore une fois si ces pages lascives ne sont pas d’une immoralité profonde !!! » Quant aux Fleurs du mal, Gustave Bourdin écrivit dans le Figaro : « Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit ». Il y a eu procès non pas pour un acte réel délictueux mais pour des écrits ; ces deux œuvres ont été victimes de la censure, ce qui relève du politique. Dans ces deux cas, on était sous l’empire de Napoléon III qui avait restreint les libertés acquises à la suite de la révolution de 1848.

 

    Concentrons nous enfin sur les causes politiques. Les exemples les plus frappants sont les caricatures que l’on peut assimiler à des œuvres artistiques. Certes c’est le pouvoir politique qui est souvent visé directement par les caricatures ou les dessins de presse. On s’attend donc à une forte réaction de la part des autorités. Il a été ainsi pour la caricature « Gargantua » de Daumier qui lui valu six mois de prison pour avoir représenté Louis Philippe en Gargantua que le peuple doit nourrir.

    Cependant le scandale politique ne se limite pas aux caricatures, il peut venir d’œuvres d’art. Nous pouvons citer comme exemple L’Exécution de Maximilien peint en 1868 par Manet. Nous sommes sous le 2nd Empire. Napoléon III place sur le trône du Mexique Maximilien. Au bout de trois ans il décide de faire revenir ses troupes en France. Maximilien décide de rester au Mexique et finit par se faire arrêter et exécuter avec deux de ses généraux sur l’ordre de Benito Juarez qui avait été chassé du pouvoir lors de la prise du Mexique par des Français. Le 1er juillet 1867 le peuple français apprend la nouvelle de l’exécution. Le peuple accuse Napoléon III d’avoir abandonné Maximilien. Manet représente l’événement et effectue plusieurs versions. Dans cette deuxième version il remplace les tireurs mexicains en soldats en uniforme français et donne au sergent en képi rouge, rechargeant son fusil, les traits de Napoléon III reconnaissable à sa barbe. Son visage est indifférent et sa main énorme, disproportionnée  est celle d’un bourreau. Le tableau a été censuré pour avoir représenté « la France fusillant Maximilien » selon l’expression d’Emile Zola.

    Un dernier exemple qui rassemble toutes les causes exposées plus haut (artistiques, morales et politiques) est le tableau de Géricault  Le Radeau de la Méduse. Le peintre fait référence à un récent naufrage qu’il a connu dans les détails grâce au récit de deux rescapés. On est sous la Restauration, Louis XVIII est au pouvoir. On cherche de nouveau à conquérir des colonies. Trois frégates sont à destination du Sénégal ; parmi elle se trouve la Méduse. Son commandant n’a pas navigué depuis l’ancien régime soit depuis 28 ans. Celui-ci ne suit pas la route recommandée et met en péril le bateau qui finit par s’enliser. Cent cinquante hommes sont contraints de s’embarquer sur un radeau. Ils connaitront d’effroyables souffrances allant jusqu’à pratiquer le cannibalisme. Seulement sept hommes vont survivre.  Ce tableau a fait scandale parce que l’on est sous Louis XVIII et que cet épisode n’est pas des plus glorieux pour le régime. D’autant plus que le capitaine a été nommé par le roi ou ses conseillers pour sa fidélité politique. Une autre cause politique du scandale qu’a suscité le Radeau de la Méduse tient au fait que Géricault peint deux noirs sur le radeau alors qu’en réalité il n’y en avait qu’un. Un homme blanc sert les mains jointes d’un noir. L’homme triomphant qui brandit un foulard rouge vers le bateau qui va les sauver est un métisse ce qui parait provoquant à l’époque.  Le métissage est inconcevable. Ici, Géricault revendique la liberté des noirs qui n’est pas encore établie.

Le scandale n’est pas que politique il est aussi artistique : on a reproché à sa composition de n’avoir pas de figure centrale et à son sujet de n’avoir rien d’héroïque. A choqué également l’absence de couleur. De plus le dessin était considéré comme médiocre car il ne répondait pas au dessin académique qui doit être très précis. 

Ce qui a choqué relève aussi des mœurs. Au yeux du public représenter un naufrage était impossible. Un tel sujet était morbide. Le tableau faisait référence à un drame connu du public qui avait appris que les naufragés avaient pratiqué le cannibalisme. Le réalisme de la scène était trop cru. On sait que Géricault est allé dans des hôpitaux peindre des mourants et que l’un de ses amis qui y travaillait lui fournissait des membres humains, bras, pieds... pour qu’il les étudie.

 

 

    Ainsi nous avons vu que les causes des multiples scandales artistiques au XIXe siècle pouvaient-être artistiques, morales et politiques.

    Les tableaux qui ont fait scandale au XIXe siècle sont aujourd’hui considérés comme des chefs-d’œuvre et ne suscitent plus l’indignation du public qui y est habitué. Mais il nous est impossible de critiquer le public du XIXe car le temps s’est écoulé et bien des tabous sont tombés. Aujourd’hui on accepte avec un certain enthousiasme la nouveauté et on a tendance a trouvé tout ce qui est nouveau « merveilleux » ou du moins intéressant. Si les œuvres sont exposées dans un musée le public est mieux disposé à accepter les nouveautés même provocatrices. Marcel Duchamp s’est ainsi moqué de l’institution avec ses « ready-made » comme la Fontaine qui n’est autre qu’un urinoir renversé. Marcel Duchamp s’affranchit de toutes les conventions que pouvaient imposer l’institution du musée ou autrefois l’académisme.  Il a ouvert la voie à l’abstraction qui bouleverse le culte de la ressemblance et permet toutes les libertés à l’artiste.

    Aujourd’hui les scandales viennent de la rue, des événements, des installations qui portent atteinte aux bonnes mœurs, aux codes sociaux, à la bonne conscience d’une population plus large comme par exemple les trois enfants (en cire, très réalistes) pendus à un arbre place du 24 mai à Milan en 2004  de Maurizio Cattelan ou plus récent encore, « Tree » le sapin de McCarthy, haut de 24 mètres érigé place Vendôme à Paris en octobre 2014 qui a du être retiré deux jours après son installation pour évoquer un jouet érotique.

Reste à l’amateur d’art d’aujourd’hui de discerner la réelle nouveauté et la force d’une œuvre et de ne pas être entrainé par le conformisme, par une mode qui lui dicte ses goûts.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Elèves en liberté

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